Convois humanitaires pour l'Ukraine


Beaucoup d'entre vous connaissent l'amie Lydia, la conteuse-sorcière-cuisinière qui, à de nombreuses reprises, nous a si bien accueillis et régalés à l'auberge de Malaterre, avant de passer le témoin à sa fille Alice.

J'avais laissé un mot sur leur répondeur pour avoir quelques nouvelles, et aussi pour éventuellement projeter un repas par là-haut pour nos balades.

Je l'ai eue hier au téléphone, elle m'a expliqué ses préoccupations et ce dans quoi elle s'était engagée, et j'ai décidé de lui donner un coup de main, alors si vous aussi le coeur vous en dit...



Avec leur petite association "Femmes qui écrivent avec les loups" basée à Villard de Lans, et adossées à une importante asso lyonnaise organisatrice "Solidarité Ukraine Lyon" qui leur fournit les collectes nécessaires (matériel médical, soins d'urgence, biens de première nécessité, produits d'hygiène, nourriture, etc.) ainsi que la logistique, elles ont décidé d'organiser des voyages vers la Pologne et l'Ukraine, pour, à l'aller, livrer les collectes dans les camps de réfugiés, et au retour ramener en France des personnes en état de voyager, à 99% des femmes et leurs enfants (Les orphelins sont pris en charge par des ONG sur place), et au départ elles ont financé par elles mêmes ces opérations.

Mais pour voyager, elles louent et conduisent des minibus 9 places, l'aller-retour fait 4200 km, donc gros frais de location (1700 euros par voyage) de carburant (980 euros, désormais pris en charge par SUL), et une partie des péages, ce qui leur impose désormais de faire appel au don pour financer tout ça. J'ai conseillé à Lydia de créer un Leetchi, ce qu'elle a réussi à faire ce matin.

Alors si comme moi, vous aussi vous désirez et pouvez donner un coup de main, sachez que même les plus petits gestes comptent !

http://www.leetchi.com/c/convoi-humanitaire-pour-lukraine-rbl4ppqo

Vous pouvez aussi faire un virement direct sur le compte de l'association, RIB ci-joint, mais c'est moins simple.

Lydia repart demain 29/4 pour la deuxième fois en convoi pour l'Ukraine au volant de son minibus de location, avec un chargement XXL avec echographe, ambulance, kits de soins blessures par balles, etc... Parait que le plus dur c'est entre 2h et 7h du matin...

Elles sont peut-être aussi en recherche de chauffeurs bénévoles...

Articles du Dauphiné Libéré sur ce sujet :
29 avril 2022 - 25 avril 2022

Bernard - Bégé
page mise en ligne le 28 avril 2022 - dernière MAJ le 5 mai

Mise à jour du 5 mai

Lydia : "Parfois renoncer à photographier le camp où vous êtes entrée. Tant ce geste s’impose à vous dans une posture d’indécence.
Au camp les strates multicolores que forment les plaids rallument difficilement le terne dénuement.
Pourtant le camp témoigne de cet accueil humainement large et charismatique des polonais de Zamosk !
Parfois, alors que la nuit glacée s’est étalée, les boucles d’or de deux fillettes essaiment l’espoir de l’aube qui viendra.
Parfois au camp vous voyez vos semblables lesquels vous demandent dans une langue inconnue de les aider à rassembler ce qui est épars. Les deux fillettes bercent chacune une poupée épargnée - comme elles - par les bombes. Elles serrent fort la main de leur maman. Leur vie d’avant tient dans un sac et devient leur vie à venir.
Vous baissez votre regard tandis que les réfugiés qui veulent faire partie du convoi plantent bien droit leurs yeux dans les vôtres....

... Nous sommes revenus avec 61 protégés de 0 à 84 ans. Dont une jeune femme autiste effroyablement perturbée par le voyage en Ukraine sous les bombes. Son père l’accompagnait.
Nous avions beaucoup d’enfants. Plus un chien et 4 chats.
Les réfugiés arrivant en majorité de ZAPORIJIA.
Une jeune fille avec son chat. Seule après de terribles moments.
Tous nous souriaient. Tous ont éclairé notre route
Convois humanitaires pour l'Ukraine
Convois humanitaires pour l'Ukraine

" Même si…
Leurs vies ont basculé ils n’autorisent ni la peur ni l’horreur les plomber ! Brider leur culture slave et la planquer au vestiaire du grand camp où ils attendent d’être évacués. Karkhiv leur ville est dévastée.

Même si nous sommes prévenus…
Certains d’entre nous absorbent les émotions contenues. Effluves prisonniers des fleurs de la guerre qui fait rage.
Je pars cacher ces sanglots irrépressibles derrière un fourgon…où je trouve deux amis du convoi. Nous pleurons sans mot dire.
Même si cette fraternité qui nous unit exhale un parfum mi sucré mi amer . Lequel rejoint les effluves d’une infinie plainte muette des familles réfugiées qui nous attendent.
Nous voyons une file de poussettes. Des enfants plus grands qui serrent leur maigre paquetage. Ne pas pleurer. Voilà ce que souffle la voix slave des ancêtres de la terre d’où ils viennent. Là bas. La terre D’Ukraine.
Chaque petite famille porte un autocollant avec prénom et nom. Deux toutous solidement reliés à leurs humains paraissent dépassés. Ils n’aboient pas. La muselière obligatoire pour le voyage les en empêche !

Deux hommes seulement parmi les 57 personnes. Un monsieur en fauteuil.
Et Nicolaï le grand-père. Qui avant « fabriquait » des tracteurs.
Chaque famille se voit attribuée un chauffeur. Puis , présentations faites, s’installe dans un minibus.
Départ vers l’inconnu.
Timides sourires.
Nicolaï et son épouse ressemblent au couple de grands-parents d’un film noir et blanc dont le nom m’échappe. Leur fille son fils - 5 ans à peine - et sa grande fille prennent place.
Nous partons.
Quelques mots en anglais entre Sonia 15 ans et nous.
Le vocable « père » « father » n’existe pas dans les hésitations de notre échange. Nous devinons qu’il y aurait une béance. Dans un silence noir et triste.
La nuit trouée par les phares du convoi.
« 58 personnes et nous et nous et nous » dirait Dutronc.
Même si je sais l’accueil prévu
Même si nos sourires rassurent
Nous voyons leurs vies contenues dans un sac minuscule.
Contenues. A l’image de leurs émotions.
Un dernier regard avant ces 20 heures de route. Sonia a posé la tête sur l’épaule de Nicolaï son grand père. Assoupie.

Putain de Poutine,
Lydia - avril 2022 frontière ukrainienne "